Inspirés par les propos du neurobiologiste Henri Laborit dans Éloge de la fuite, Philippe Cyr et Gilles Poulin-Denis ont écrit une partition pour spectateur. Désigné le soir même, un membre du public deviendra le seul acteur de la représentation et plongera au cœur d’un dispositif scénique qui explore les mécanismes universels de l’imaginaire. Opposant les concepts de libre arbitre et de conditionnement collectif, la performance offrira au reste de l’auditoire une lecture inédite des comportements humains.
Qui ne s’est pas un jour imaginé quitter sa propre vie, tout effacer et recommencer? Certains se contentent d’une simple évocation tandis que d’autres passent à l’acte. En offrant la possibilité à un spectateur d’échapper momentanément à sa réalité, Ce qu’on attend de moi pose la question : nous est-il simplement possible d’imaginer autre chose que ce que nous connaissons déjà?
La convergence de multiples éléments — implication d’un non-acteur, intégration du langage cinématographique, utilisation des codes du documentaire et du cinéma-vérité — crée une œuvre hybride qui n’appartient ni au cinéma, ni au théâtre. La machinerie pensée par Cyr et Poulin-Denis est mise au service du témoignage d’une seule personne, qui forge progressivement l’objet de sa fuite. L’expérience, avant tout humaine, nous donne à voir de près un inconnu magnifié par l’écran, dans toute la fébrilité de son nouveau rôle.